Arrêtez le monde, je veux descendre !!

................................Introduction au thème
 
     
 
 

"Sans liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur" (Beaumarchais)

L'expression écrite possède de nombreux avantages par rapport à l'expression orale. Elle nous donne le temps de réfléchir et de peser le poids de nos mots. Elle évite les conflits inhérents au débat oral ou les mots finissent par dépasser nos pensées et par quelquefois entamer le capital d'amitié des interlocuteurs.

Quand on m'a dit "sur Internet chacun peut enfin exposer ses idées au monde entier" je me suis tout de suite dit " je vais me gêner !!"
Stendhal disait avec ironie que la parole a été donnée à l'homme pour cacher sa pensée. Je pense que l'Internet, lui, a été inventé par l'homme, non pas pour  cacher sa pensée mais pour la diffuser (Malheureusement les bonnes comme les mauvaises)

J'aime bien critiquer, déconner, tourner en dérision : Mon avis m'intéresse, il est en totale concordance avec ce que je pense, je le trouve intéressant et je le partage totalement....

C'est pourquoi, dans le thème "Arrêtez le monde, je veux descendre", je me permets de livrer mes réflexions sur ce qui me fait réagir dans l'actualité ou dans l'histoire de l'homme. J'aime bien l'image d'un monde d'ou l'on pourrait sortir momentanément quand on en a marre, et c'est un peu ce que j'ai l'impression et le bonheur de faire quand je m'isole en montagne.
Je ne prétends pas que mes idées soient particulièrement  géniales ou originales, elles ont le seul mérite à mes yeux... d'être les miennes.
J'aime pouvoir les exposer simplement à celui  qui veut bien prendre le temps de mieux me connaître.

Je ne crois pas être quelqu'un d'aigri qui critique tout en bloc. Dans tout le reste du site, en partageant mes photos et mes vidéos, j'illustre ma joie de vivre et j'expose sans pudeur mon bonheur et celui de ma famille. Nulle prétention d'avoir une vie qui ne serait faite que de bons moments, il est évident que j'ai une vie comme celle de tout un chacun avec des moments difficiles, des moments tristes et c'est là que, pour moi, le silence et la pudeur s'imposent.

Je remercie les centaines de personnes qui m'ont adressé des mails en me remerciant et en m'encourageant à développer ce site. C'est avec grand plaisir que j'ai pu renseigner ou guider nombre d'entre eux dans leurs promenades et leurs ascensions, leurs voyages au Japon, et c'est avec encore plus de plaisir que j'ai pu lire leurs récits ou voir les photos grace au partage de leur périple en ligne.
Je trouve le mot "partage" très adapté car c'est bien de cela qu'il s'agit dans ce genre de site.
A la première heure de la photo numérique et d'internet, je réservais mes photos à mes parents. Comprenant que cela était pour eux une source de joie, j'élargissais vite la palette des destinataires à tous ceux qui étaient susceptibles de nous aimer assez pour se réjouir avec nous du spectacle de nos meilleurs moments. Mais rien n'est simple !

J'ai mis longtemps pour admettre que ce bonheur partagé ne pouvait se concevoir qu'avec ceux qui nous aiment vraiment et, étrangement, avec ceux qui ne nous connaissent pas. Je ne fus confronté qu'à une seule véritable réaction hostile depuis la création du site : Quand une personne qui n'avait pas internet, à qui je n'avais jamais rien envoyé (et qui se déplaçait chez d'autres pour voir les photos ! ) m'a dit que tout cela n'était que "connerie et vantardise", qu'il fallait que j'arrête de diffuser mes photos, elle ne savait certainement pas à quel point j'étais blessé. Cette blessure entraina une longue réflexion et une remise en question pendant laquelle je réalisais avec abattement et consternation que j'avais innocemment oublié qu'exposer son bonheur pouvait devenir une source de frustration et de jalousie pour les gens qui ont quelques problèmes psychologiques et qui vous connaissent sans vous aimer vraiment.

J'ai réflléchi sur les deux mots :
Connerie : Je conçois que certains perçoivent le site comme ça puisqu'il est aussi improductif qu'un livre ou un tableau mais je reste persuadé qu'il vaut mieux mobiliser son intelligence sur des conneries que sa connerie sur des choses intelligentes.

Vantardise : Si parler de soi est systématiquement de la vantardise, alors oui, il faut bien l'admettre ! Il s'agit de la même que celle du peintre qui expose, du chanteur qui chante, du musicien qui joue, de celui qui raconte un voyage ou montre sa belle voiture, sa belle maison. Vantardise ordinaire et banale de celui qui expose ce qu'il aime et ce dont il est fier en pensant communiquer son bonheur et sans imaginer pouvoir déclencher une quelconque réaction hostile.

J'ai aussi du , et j'ai essayé de le faire avec indulgence, réfléchir à d'autres mots :
Amertume : Mélancolie mêlée à du ressentiment. Méchanceté.
Aigreur : Mauvaise humeur qui s'exprime dans la manière de parler avec des paroles acerbes.
Frustration : Etat d'une personne n'ayant pu satisfaire un désir et l'ayant refoulé.
Mais c'est La Rochefoucauld, je le crois, qui m'a donné la clé de l'origine de cette réaction hostile :
"Ce qui rend la vanité des autres insupportable, c'est qu'elle blesse la notre.
"

 
 

 

 
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